P P e e n n s s é é e e p p o o é é t t i i q q u u e e
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<p>Cette section de l’exposition explore la manière dont la poésie offre une autre voie pour penser le monde et comprendre aussi bien la condition humaine que le processus créateur en lui-même. Chez Leonard Cohen, la pensée poétique est profondément associée à la mélancolie de même qu’à l’observation de la beauté et de la souffrance à partir de son expérience personnelle. Pour l’artiste, la poésie transmettrait une forme de sagesse et serait chargée d’une part de mystère, tant elle vient d’un endroit que l’on ne peut ni commander ni conquérir. Il reviendra souvent sur la difficulté de l’écriture : « Ce processus est le contraire de l’abondance, le contraire du luxe. C’est plutôt un travail de chiffonnier. Finalement, on arrive à trouver quelque chose qu’on peut habiter et qui peut modifier la vision qu’on a de soi-même, transformer son cœur et créer un homme autour de cette chanson, autour de ce poème. C’est cela, écrire, c’est ce qui fait la beauté de l’écriture. » — Leonard Cohen dans Brierre, Jean-Dominique et Jacques Vassal, <em>Leonard Cohen par lui-même</em>, Paris, Le cherche-midi, 2014, p.162-163.</p>
<p>Il répétera d’ailleurs à maintes occasions que son travail revient à « noircir des pages », à s’isoler pour mieux éclairer par les mots le paysage intérieur que chacun porte et, ainsi, désintégrer la solitude par le pouvoir créateur de la poésie. Les œuvres sélectionnées dans ce contexte thématique expriment la difficulté qu’il peut y avoir à mettre en mot ou en forme une idée. Elles offrent en outre des moments de contemplation et mettent de l’avant différents jeux d’association et d’interprétation. Enfin, elles nous font voir au-delà des apparences par le simple fait de dépeindre la réalité autrement.</p>